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vendredi 2 mars 2012

Égalité, égalité, égalité : toi seule rendra les humains libres et fraternels


"Tous les humains sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres", disait à peu près George Orwell. Ce qui pourrait paraître une boutade n'est malheureusement qu'un triste constat. Chaque jour les notion de supérieur et d'inférieur pourrissent la vie de millions de personnes, car il ne s'agit pas d'un phénomène marginal.

Prenons un exemple, tout-à-fait au hasard. Pour de simples (!) question électorales, le Congrès US n'avait-il pas, en 2004, voté un texte obligeant le Département d'État (malgré la répugnance de celui-ci) à recenser les actes"antisémites" dans le monde chaque année ? Pourquoi seulement ce critère, et pourquoi y inclure toute critique de la politique d'un État qui n'était même pas les États-Unis ? Simplement certains lobbies ont su faire pression là où il le fallait, dans un souci de malmener le simple principe d'égalité entre tous, devant la loi en particulier.

Dans le même genre de démarche, l'animosité (y aurait-il un autre terme?) de certains personnes au plus haut niveau de l'État en France envers ceux qui peinent à se fixer quelque part, à se sédentariser, pour différentes raisons, a conduit le gouvernement à des mesures condamnées de toutes parts au niveau européen.

Depuis, cette politique pour rejeter tous ceux qui ne sont pas "de souche" s'est élargie aux étudiants, à des personnes (infirmiers, médecins) qui avaient un travail non seulement utile, mais devenu indispensable en raison de la raréfaction des postulants "de souche" précisément. Il faut dire que les suppressions de postes ont rendu tellement dures les conditions de travail dans l'hospitalier, que les jeunes hésitent fort à s'y destiner. On notera que ces mesures pénalisent en fait tout le monde.

L'égalité est donc particulièrement montrée du doigt, comme si c'était une chose indigne, alors que c'est LE pilier même de notre démocratie. Ce n'est pas le cas partout, aux States cette notion n'est que marginale face à la liberté. On notera combien cette dichotomie est préjudiciable à la vie sociale. C'est d'ailleurs vrai, de façon officielle, en Israël par exemple, où les non-juifs n'ont pas le même statut que les autres. Ce fut longtemps le cas au Royaume-Uni, qui pratiquait le communautarisme de façon très légale (c'est moins vrai maintenant). C'était le cas également en Afrique du Sud, heureusement les choses vont un peu mieux de ce côté-là aussi. Mais on verra des situations dans de multiples pays, là où des minorités, voire des majorités, se retrouvent avoir moins de droits pour des raisons souvent obscures. N'est-ce pas ainsi en Côte d'Ivoire, par exemple ? Ou au Kosovo ? On ne parlera même pas de l'Inde, où le système des castes n'a guère évolué depuis l'époque de Kipling.

On ne saurait terminer ce tour d'horizon, sans mettre le doigt là où cela fait le plus mal : une bonne moitié de l'humanité est plus ou moins soumise, inférieure, de multiples façons souvent subtiles. Bizarrement ce déséquilibre se retrouve presque partout dans le monde, excepté dans les "peuplades primitives" qui en sont restées au matriarcat. Est-ce une crainte des hommes de se sentir inférieurs ? On constate que beaucoup de civilisations différentes, selon des méthodes variées, placent les femmes un cran en-dessous des hommes, implicitement ou même explicitement.

C'est le cas en Chine, pour les raisons culturelles qui obligent le fils à s'occuper de ses vieux parents, alors que la fille ira habiter chez son mari avec une dot : autant avoir un fils, n'est-ce pas. Quitte à tuer la fille à la naissance. C'est le cas à nouveau en Inde. C'est le cas chez les Wahhabistes . Mais ne nous y trompons pas, c'est le cas aussi dans bien des pays d'Europe, y compris celui qui se croit la patrie des Droits de l'Homme, mais qui peine à accorder aux femmes leur place légitime. Et avec les intégrismes qui se font jour discrètement chez beaucoup de parlementaires (en y mettant les formes bien entendu, en général), ce n'est pas près de finir à moins qu'il n'y ait un grand coup de pied dans la fourmilière.

L'égalité, répétons-le, est le socle qui permet aux libertés de s'épanouir dans le respect mutuel. On ne le soulignera jamais assez. C'est ainsi que l'on parviendra à assumer naturellement la fraternité entre les humains, celle entre les peuples n'en étant qu'une conséquence géographique et secondaire.

2 commentaires:

  1. Très belle réflexion sur le thème de l'égalité ; je n'ai à commenter que la première phrase, d'Orwell :
    Il s'agit de "La ferme des animaux", parodie-farce du système soviétique.
    Là, les animaux ont chassé de la ferme les humains, ont pris le pouvoir (chevaux, vaches, basse-cour, moutons et cochons...) et un des cochons est "élu" chef. C'est lui qui dira, plus loin "Nous sommes tous égaux (les animaux, pas les hommes) mais certains sont plus égaux que d'autres", et il s'agit des cochons... lesquels, en fin de farce, rendent le pouvoir aux
    fermiers - parodie de la bureaucratie de l'URSS qui a fini par rendre le pouvoir au capitalisme...
    Je connais bien ce texte, grâce auquel j'ai découvert le génial Orwell ("1984"...), car il a été monté au théâtre par un ami proche, il y a bien 30 ans !

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  2. Effectivement Rém*, dans la Ferme des Animaux il s'agit bien de cochons. Ce texte est d'ailleurs terrible de justesse. Du grand Orwell.

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