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dimanche 11 novembre 2012

Qu'est-ce qu'être humain ?

Récemment, sur un autre blog un intervenant posait cette simple question.
 c'est quoi être humain?
 Il m'a fallu plusieurs jours pour méditer ces quatre mots.

Être humain, cela a deux sens.

Il y a deux jours, j'ai participé à une causerie aux Utopiales, le festival annuel de science-fiction de Nantes. Le thème était axé sur les robots, et leur interaction avec les êtres vivants. A propos des trois Lois de la robotique, énoncées par Isaac Asimov, un intervenant (Gérard Klein) faisait dire à un robot "Et comment est-ce que je reconnais un humain ?"

L'humain partage avec les robots imaginés par Asimov une intelligence à la fois cognitive et sensitive. Pour autant, il a été conçu biologiquement, ce qui n'est pas le cas du robot le plus parfait.

Seconde définition d'un humain, qui soit humain justement. Il doit être doué d'empathie, c'est-à-dire ressentir de façon empirique les réactions intérieures d'un autre humain, les partager, les comprendre. Certains en sont incapables, soit parce qu'ils sont autistes, effrayés et repliés sur eux-mêmes pour se protéger, soit parce que, sociopathes ou psychopathes, pour eux tout ce qui n'est pas eux-mêmes n'est qu'objet, et non sujet. Ceux-là sont totalement insensibles aux signaux physiques de l'être en face d'eux, et le traiteront avec autant d'égards qu'une pierre.

Cela n'est pas suffisant, car certains humains doués d'empathie sont malgré tout des monstres : ressentant au plus haut point les réactions de la personne (ou de l'animal) tombé dans leurs griffes, ils se repaissent de ses réactions, les provoquent, les titillent à un degré insupportable. Ce sont les pervers.

L'humain vraiment humain doit vraiment ressentir de l'empathie, mais dans un sens positif, et faire tout ce qu'il peut pour aider l'être qu'il observe. La chose peut aller plus loin : des personnes "demeurées", comme on dit, peuvent être douées d'empathie (c'est souvent le cas précisément) mais par ignorance au lieu d'aider, embarrasser la personne qu'ils voudraient soulager, voire la blesser.

N'est pas humain qui veut. Je recommanderai à ce sujet la lecture d'un ouvrage d'Isaac Asimov, précisément, qui évolue dans ce concept d'une façon magistrale : L'homme bicentenaire. Je n'en dis pas plus, pour préserver la fraîcheur de la lecture.

5 commentaires:

  1. Tu parles de ça à la sortie sur YT des premiers "épisodes" de BSG: Blood & Chrome : première guerre des humains contre les cylons (des robots).

    Dans l'univers du Cycle de l'Élévation de David Brin, il est question de sapience, capacité à la sagesse ou, improprement, de sentience. Les néo-chimps et les néo-dauphins entrent dans la catégorie. C'est aussi le cas de Mike, le super-ordinateur de Révolte sur la Lune de Heinlein.

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  2. Merci Arsène. Je ne connais encore ni BSG, ni le Cycle de l'élévation.

    En revanche, Mike est un personnage attachant, qu'on retrouve de façon détournée dans le Chat Passe-Muraille (beaucoup d'humour, mais un scénario extrêmement touffu).

    On retrouve ces robots hors de la compréhension commune dans la trilogie de Clarke et Baxter l'Odyssée du Temps. A la différence de ceux d'Asimov, ceux-là ont leurs petits caprices parfois. Nul n'est parfait, même pas les robots...

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  3. Ah, merci, j'ai quelques lacunes dans les romans de SF du troisième millénaire. En plus, je vais avoir le plaisir de lire ça en anglais dans le texte, maintenant que je suis beaucoup plus à l'aise avec. Ça me fait penser au Monde du Fleuve de Philip José Farmer, d'après le résumé, avec ces personnages historiques qui se côtoient.

    On retrouve aussi de l'intelligence artificielle dans le cycle Les Heechees de Frederik Pohl. Là, ils n'ont pas d’états d'âme, ils sont plus software que hardware et ils coexistent même dans le réseau Gigabit avec les être désincarnés.

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  4. Moi je dirais qu ' être humain c ' est bcp + que l ' empathie -
    C ' est avoir le plaisir et le bonheur de cette communauté -
    C ' est ce partage mutuel avec cette communauté qui nous fait vivre -
    Pas que du partage matériel - mais partage de tout ce bonheur d ' exister - ce merveilleux bienfait de recevoir de l ' autre , de donner ce qui est en nous , de voir accepter ce que nous donnons , de prendre aussi , avec respect et bienveillance , et d ' être pris -
    En tous cas on voit bien là qu ' on s ' éloigne de la notion de marché -
    Monde Indien

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  5. Bien d'accord, Monde indien. La vraie vie n'a rien de quantifiable. La richesse qui est en nous n'est pas à vendre, elle est à partager. Et plus on partage, plus il y en a.

    Bien entendu, et c'est là le malheur, certains cœurs secs et inutiles ne le voient pas ainsi. Et parce qu'ils n'ont pas de scrupules, ils écrasent les autres pour se donner l'impression qu'ainsi ils voient plus loin.

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