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vendredi 15 février 2013

La bascule de l'économie mondiale a-t-elle déjà commencé ?


L'économie va mal, l'économie se meurt. La récession est générale aux USA, en Europe (oui, les chiffres "officiels" ne l'avouent pas toujours). Tout le monde est endetté envers tout le monde, les économies s'enrayent toutes, les courroies de l'empire financier mondial dérapent sur les poulies...

 C’est clair : désormais il faut repartir de zéro, oublier les notions de dette et de profit partout dans le monde, ce qui implique que toute l’épargne disparaît, que la notion de propriété au sens de possession, et non au sens d’usage, est sujette à caution, que la notion de multinationale n’a de ce fait plus de sens, que l’usine ou l’immeuble de bureaux appartient à ceux qui s’en servent puisque ce sont eux qui font tourner la boutique…

Cela va très loin ! Mais à situation exceptionnellement grave, les remèdes doivent être exceptionnels eux aussi. Il va falloir passer de consommation “forcée” par la production, à une production conduite par les besoins réels.

Ceux qui ne sont pas d’accord ? (il y en aura, au début beaucoup sans doute, puis moins) Il faudra bien que ceux qui ont compris la situation réelle expliquent, expliquent, expliquent toujours. C’est le système tout entier qui est vicié au-delà de toute appréhension tant les chiffres, démentiels, ne veulent plus rien dire.
Qui sait, même nous les plus anciens, déjà sortis de la chaîne productive actuelle, verrons-nous ce basculement à la fois nécessaire et d’envergure comparable seulement avec le fiasco actuel. Un chambardement auprès duquel la chute de l’empire romain ne sera que broutille.

Comment cela pourra-t-il arriver ? Quand une situation est à ce point explosive, il suffit d'une étincelle qui sur le moment paraîtra anodine : mais sur cette flammèche se grefferont d'autres foyers latents, qui pourront se réveiller en quelques jours tout au plus, laissant sans réaction des "autorités" qui ne peuvent pas canaliser une planète tout entière.

Si cela arrive, les structures tendues à craquer partout cèderont, même si les armées s'en mêlent. D'autant que la probabilité est grande qu'alors les troupes ne soient plus payées, et fassent front commun avec ceux quelles seraient sensées maîtriser.  Occupés, les sièges de grandes banques plieront vite, au prix sans doute de carnages entre les soldats et les vigiles qui plieront sous le nombre. On n'a malheureusement jamais fait de vraie révolution sans que certains, pas forcément ceux qu'il faudrait, y laissent leur vie.

Je n'inciterai pas à de telles extrémités, mais je crains que tôt ou tard, ne se produisent de telles remises en question majeures de la situation actuelles, d'autant plus fondamentales qu'elles auront au maximum été différées par ceux qui sont pour le moment "les maîtres de ce chaos". Peut-être même ce processus a-t-il déjà commencé.

11 commentaires:

  1. Oui, bien sûr : « Il faudra bien que ceux qui ont compris la situation réelle expliquent, expliquent, expliquent toujours. » comme tu dis.
    Et il faut bien que ceux qui le peuvent – chacun à sa façon selon les situations locales TRES différentes – agissent, agissent, agissent !...

    C'est bien ce qui se passe, avec hauts et bas. En Islande, Argentine, au Chiapas, chez les naxalistes de l'Inde, dans tel ou tel endroit du « printemps arabe », de « l'hiver grec », de « l'automne français » (NDDL) ou de « l'été espagnol » (Marinedela), etc.

    Bref c'est la fête « des 4-saisons » des 99% de l'humanité qui commence (ou re-commence!) contre le 1 % de nuisibles-escrocs-banquiers... De plus en plus belle...

    Je ne souhaite pas que ton hypothèse (de recours à l'armée et de « crosses-en-l'air »...) arrive.
    Mais on ne peut pas l'exclure, entre autres hypothèses...
    Comme celle prônée concrètement et puissamment par la voie non-violente de « l'icône de Birmanie » (Aung San Suu Kyi), qui innove par rapport au précédent de Gandhi...
    Entre autres innovation de la naissante « Révolution Culturelle de l'Humanité » libératrice, libertaire...

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  2. Que peut-on ajouter ? Oui, ça craint !

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    1. Lou : j'espère que tu veux dire "ça craint pour le capitalisme en agonie", pour le 1% de crapules, pas pour nous... La peur change de camp !!

      J'en profite pour corriger une faute dans mon 1° commentaire: j'ai écrit "Marinedela", alors que le nom de la commune libertaire d'Andalousie est MARINALEDA. Allez taper ce nom sur votre moteur de recherche si besoin : c'est pas triste!

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  3. A mort le PROFIT ! et pour y arriver, touchons au grand tabou : la propriété. Si désormais elle se cantonne au droit d'usage, combien cela changera les choses !

    Droit pour tous, inaliénable, de :
    - se vêtir
    - se loger
    - se chauffer
    - se soigner
    - être éduqué
    Obligation pour tous de contribuer à couvrir ces droits. De chacun selon ses moyens (physiques et intellectuels) à chacun selon ses besoins.

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  4. Non, Rem*, ça craint pour nous ! Si les financiers agonisaient sans nuisances, on serait à leur chevet, par charité : - ) = gnarf ! mais c'est nous qu'ils agonisent.

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  5. Lou, je pense n'être pas d'accord : si les financiers agonisaient, nous ne serions là que pour les achever. On n'a pas besoin d'eux, mais eux ont besoin de nous.

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  6. Tout va mal dans les pays les plus riches du monde, qui ne s’habituent pas à l’idée de devenir moins riches et de voir les puissances mondiales précédentes les re-dépasser peu à peu. Nous sommes la première puissance du monde depuis à peine un siècle et demi. La Chine et l’Inde ont été pendant des millénaires, de loin, les plus importantes puissances mondiales, les plus peuplées et les plus inégalitaires. Elles sont en train de reprendre leur place, outre le retour de l’Islam et de l’Amérique du Sud…

    Ces pays exportent chez nous des produits manufacturés, détiennent les réserves de change correspondant à nos déficits, des ressources énergétiques et des matières premières dont nous rêvons. Leur système d’enseignement est, par endroits, au même niveau que le nôtre. Leur volonté de revanche est intacte, ainsi que leur capacité de travailler dur pour arriver à nous reprendre ce qui histé(o)riquement leur revient…

    Notre bel empire romain dont nous sommes si fiers, n’aura été que la troisième puissance mondiale, et cela pendant quelques siècles seulement. Notre petite expérience de domination mondiale de cent cinquante ans touche à sa fin.

    Les puissances mondiales concurrentes de toujours se moquent de nos besoins réels, se soucient beaucoup de leurs propres besoins réels, et ne se sont soucié d’égalité que pendant un minuscule (par rapport à leurs millénaires d’histoire) épisode de socialisme ou communisme effectif, qui leur a coûté de régresser pendant quelques dizaines d’années au rang de puissances mondiales insignifiantes…

    Tremblons !

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  7. "Tout va mal dans les pays les plus riches du monde, qui ne s’habituent pas à l’idée de devenir moins riches et de voir les puissances mondiales précédentes les re-dépasser peu à peu."

    Les pays les plus riches du monde ? De qui parle-t-on ? De quelques nantis boudeurs et méprisants, qui ne savent même pas ce qu'est le bonheur, de ceux qui survivent sur le trottoir (ou pas), ou de cette classe dit "moyenne" que les plus riches prennent pour un ramassis d'esclaves, et qui eux aussi vivent de plus en plus mal en moyenne ?

    Si l'on parle des USA, encore bien plus inégalitaires que ce que nous connaissons en Europe de l'Ouest, leur seule "supériorité" réside dans leur oligarchie armée, la plus grande du monde par paranoïa native. Mis à part ce "détail", cet agrégat disparate d'États soit-disant "unis" n'est déjà plus rien depuis plusieurs années. Je rappelle que des villes comme Detroit ne sont plus que les ombres presque effacées de leur splendeur, quand on parlait avec émotion de "la belle américaine".

    Après tout, au temps d'Internet et de la mondialisation des humains (malgré la réticence acharnée, mais en sous-main des oligarques), pourquoi faudrait-il que les Grands Pays se fassent une concurrence acharnée et grotesque, si les plus grands projets sont mondiaux ? Même Airbus est fabriqué un peu partout, par pièces, alors que le montage final est à Toulouse.

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    1. Ne mettons-nous pas la barre très haut ?

      Nous vivons dans les pays qui ont les meilleurs systèmes sociaux et de santé au monde, le meilleur état de droit, l’accès aux tribunaux le plus facile au monde, une liberté d’opinion et un système démocratique les plus étendus au monde, un coefficient de Gini parmi les plus bas du monde, un PIB par habitant le plus élevé au monde. C’est évidemment loin d’être parfait, mais personne n’a encore fait mieux partout ailleurs, du moins au niveau des grands ensembles territoriaux.

      Tout cela va être très difficile a conserver si les pays les plus pauvres et les plus inégalitaires au monde nous font une concurrence de plus en plus efficace.

      Comment faire mieux avec moins, dans nos sociétés où les plus pauvres possèdent plus que la moyenne mondiale, voilà la question à laquelle les utopies proposent des réponses en grand sans mettre ces réponses en pratique en petit.

      Il n’y a pratiquement pas d’exemple convaincant de système communautaire basé sur la solidarité qui fonctionne. Il y a toujours un moment où les intérêts privés font déraper les coopératives et communautés de vie les mieux intentionnées.

      Quelques monastères, ou des communautés mormones et quelques autres sectes sous l’autorité d’un chef charismatique ou d’une religion cohérente et intégriste y arrivent parfois. Mais ils ne répondent pas à des préoccupations qui pourraient être étendues à l’humanité entière.

      Faire fonctionner vraiment un petit village ou un quartier de ville sur la base d’une nouvelle constituante utopique pourrait servir d’exemple à une humanité qui aspire à vivre mieux.

      Il y eu des tentatives, notamment après la révolution française, et ensuite dans la mouvance baba cool post soixante-huitarde, mais rien qui ait vraiment fonctionné dans la durée ou qui ait entrainé des adhésions massives.

      C’est le propre d’une utopie de se soucier peu de la mise en pratique de ses idées, mais comment faire si les utopies les plus généreuses ne sont pas appliquées ? Pourra-t-on forcer l’humanité à opter pour la solidarité plutôt que pour les rapports de force, le profit et la propriété privée ?

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    2. Il faut mettre la barre très haut. Vouloir grand pour avoir moyen, c'est une constante.

      Refuser la concurrence va devoir devenir la règle, c'est la façon de limiter la croissance. Concurrence interne comme externe. Des maisons de dix pièces, c'est bon pour ceux qui ont 20 enfants. Des appartements avec vue sur la mer devraient en priorité se voir habités par des personnes dont la santé nécessite ce genre d'exposition. Etc... et sans tenir compte des revenus puisque ce serait une notion dépassée. En revanche, il est clair que les iTablettes™ n'auront plus cours, préférer des ordinateurs en libre-service. Les avions n'auront d'utilité qu'en cas de vraie urgence. Les armées seront au pilon (du moins les machins qui tuent), et les généraux devront bosser aux tâches communes comme tout le monde (ainsi que les ex-politiciens, les ex-publicitaires, les ex-"journalistes"). Quant aux banquiers, ceux-là seront à mon avis irrécupérables.

      Causer la faillite mondiale des banques sera la priorité des priorités, car ce sont elles qui "tiennent" tout le reste.

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    3. Ben çà alors !... Heureux de découvrir(par hasard!) cet échange en "barre haute". Oui, nécessaire, pour mieux appréhender le futur proche, révolutionnaire.

      D'abord, Age Quodagix, je nuance ton affirmation que les sociétés d'Inde, de Chine, etc. aient été "pires inégalitaires" que les nôtres, historiquement. La Grèce et Rome antiques considéraient les femmes, les travailleurs et les étrangers comme des non-hommes, des esclaves, se réservant le droit d'être citoyens, hommes dignes du nom... Elle vient de loin notre démocratie modèle gréco-romain !
      Ensuite, rappel : nos conquêtes sociales ont été sanglantes, des siècles. Elles se sont muées en relatifs "acquis sociaux" (lois, etc.) depuis peu. GRACE au recul ici, de la voracité du capitalisme PUISQU'IL avait, via l'impérialisme (colonies, etc.) de super-profits à faire sur le dos d'autres peuples dociles... Autrement dit, nous ne bénéficions de notre relatif bon niveau de vie, protection sociale, formelle démocratie, etc. que "sur le dos" de l'inverse, de tant et tant de peuples pillés, jusqu'à leurs cultures...

      C'est la fin de ce cycle infernal d'inégalités. les révolutions mondiales sont là, qui grondent, se cherchent, vont déferler. Enfin !

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