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mardi 30 avril 2013

Le Ouaib a vingt ans aujourd'hui ( #World_Wide_Web )

Vu à l'instant sur le Journal du Geek. S'y reporter utilement.

A tout seigneur, tout honneur. C'est Tim Berners-Lee et Robert Cailliau qui inventent le World Wide Web, et comme le rappelle le court article référencé ci_dessus, c'est le 30 avril 1993 que la toute première URL est en ligne, celle du CERN bien entendu : c'est en effet là, entre Genève et la frontière française, que naquit la plus importante découverte sur plusieurs dizaines d'années. Ce laboratoire immense, unique au monde, ne pouvait manquer d'attirer les esprits les plus hardis et les plus féconds.

On notera que le Web aujourd'hui est devenu si vaste, que tenter d'en appréhender la structure est difficile. Ainsi certains penchent pour une sorte de "nœud papillon". En tout état de cause, il s'agit essentiellement d'utiliser un noyau restreint de gros serveurs, auxquels se rattachent des milliers, des millions de serveurs locaux (entreprises, universités...) qui tous participent au transport en tous sens des interrogations et des réponses (Internet)

Le Web, c'est avant tout une structure logique de paquets normalisés circulant sur Internet : c'est pourquoi les deux notions ne se recouvrent pas. (désolé, le lien est, logiquement, en anglais) Le Web, ce sont des protocoles de demande et réponse ; et c'est... à peu près tout.  S'y sont greffés des procédures et des normes de fichiers (de son, d'images fixes ou animées, etc...) et de langages, en premier lieu html.  Ces langages accèdent aux URL, les adresses des intervenants selon les différents protocoles (des normes d'appel en somme) tels que HTTP, HTTPS (le même, sécurisé), FTP (pour les transferts de gros paquets de données), et d'autres encore.

Vu ainsi, le principe paraît simple : en fait il l'est, et c'est sa grande force. Autre élément déterminant pour le succès de cette utilisation géniale d'une technologie préexistante : les pères de cette invention ont résolument voulu que tout soit libre dans les protocoles, les langages, selon les bonnes méthodes scientifiques. Le seul inconvénient du système réside dans l'organisme qui est chargé, pour le monde entier, de donner les clefs à ceux qui les demandent pour des raisons d'unification et de cohérence. Il s'appelle l'ICANN, et c'est une simple société à but non lucratif de droit californien. 

En cas de grave conflit, l'ICANN pourrait être amené, de force, à bloquer toute nouvelle création de DNS, ces fameuses adresses qui sont donc les clefs permettant de se connecter au réseau des réseaux. Des alternatives sont envisagées, mais pour le moment elles sont très anecdotiques.

dimanche 28 avril 2013

Du Paradis vu par les croyants

Nageons dans les paradoxes. Vous savez nager ? Vous avez votre bouée-crocodile, canard ou autre figure de proue ?

Les "Religions révélées" et en particulier la chrétienne nous bassinent avec leur Paradis, censé devenir le réceptacle de "nos esprits" après le passage chez Charon. O K, après dispatching chez le taulier adéquat qui devait aiguiller soit vers le Tartare (pas trop cuit j'espère), soit directement vers le Paradis, ou l'Élysée, selon les versions, soit plus vicieusement vers un lieu manifestement laxatif nommé purgatoire.

On peut imaginer les effets sur un "pur esprit" (v'z'avez une lingette ?) de ce genre de traitement. Il s'agit de lui éradiquer pulsions (sans zizi ni autre appendice), mauvaises pensées (clic), et autres futilités corporelles dites perverses - mais aussi sûrement les souvenirs de ce qu'ont pu occasionner ces pensées, ces velléités, ces "passages à l'acte" (hum).

Passé par ce sas de désintoxication, le pur esprit (on le rappelle, histoire de ne pas oublier) pourra selon un temps plus ou moins long (j'te dis pas le truc pour un esprit désincarné, la manière pour décrire le temps dans un contexte éternel) accéder au sas suivant où un saint-pierre (il est frais vot'poisson ? les ouïes sont ternes) BLAM appose un Bon pour le service sur votre CV céleste. Ou pas. 

Arrive enfin votre tour. Soigneusement récuré de toutes vos pensée, actes, et autres épiceries mauvaises, vous accédez à l'étape Bienvenue collègue, entre donc, le bar est à droite, la félicité à gauche (normal, quoi). Vous avez perdu tous souvenirs (forcément, sinon vous ne seriez pas entré), toutes pulsions (voir juste avant), en somme vous n'êtes plus rien. Vos copains, oubliés. Vos amours, aussi. Vous êtes comme le bébé à peine né, qui n'a pas encore même via maman touché sexe, alcool, autres drogues, sons, atmosphères... la page blanche, quoi. Sinon, pas la peine, vous avez des références, des addictions, des détestations, voire des allergies. Parmi les milliards de vos collègues vous ne reconnaissez personne. Même pas le taulier du coin forcément, celui au nom duquel on vous a catalogué dans une certaine religion. Religion vient de religare, relier.  Pas de pot, là y'a pas de réseau.  Vous êtes seul face à l'univers déifié, sans mémoire, sans clef USB, sans rien. L'horreur.

Je ne parle même pas de quelques interpréteurs farfelus du Prophète qui vous ont assuré (j'imagine que vous soyez une femme) de l'usage exclusif de 80 vierges pour une période indéterminée.  Ou, selon d'autres canons, d'autres trucs bizarres.

C'est facile : on vous assure en somme qu'après votre mort vous aurez sans effort (sans corps on n'influe pas sur la matière réelle) tout ce que vivant vous n'avez pas pu obtenir malgré vos efforts désespérés à obtenir le mieux possible pour vous et vos descendants. Y'a un truc, non ?

Ben dites donc, ce ne serait pas plus simple, plus rationnel de se consoler en ayant chevillé au corps la conviction que, quand l'enveloppe est en panne, ce machin-là référencé 6Vhkkkb8000youpee en revient à ses fondamentales moléculaires, et sert à féconder les générations suivantes par lombrics interposés ?

Bienvenue dans la réalité déparadisiée, camarade humain !

Musique entre amis

Le dimanche certains amis blogueurs  ont le plaisir de nous en offrir, en musique. C'est une bonne idée.

Commençons par un peu de Michael Praetorius....





Et puis bien sûr Claude Gervaise !





Et que dites-vous de Pierre Phalèse ?





Toutes ces musiques sont approximativement du milieu du XVIe siècle. Musiques à danser, généralement. Loin des musiques savantes et parfois tonitruantes du Grand Siècle.

Dansons, avec Thoinot Arbeau ?




vendredi 26 avril 2013

Une nouvelle Constitution, vite !

Citoyenneté, droits fondamentaux, perspectives d'avenir pour tous sont de jour en jour davantage laminés. Il faut réagir. Le Front de Gauche milite pour une Sixième République, ambition que désormais Arnaud Montebourg ne pense plus à défendre (ou ne peut plus ?). On aimerait que les autres composantes de la Gauche puissent s'exprimer partout sur ce point, sur des choix à la fois de société et de politique générale.

Que disent ceux du NPA ? (je me permets de citer un article récent, camarades)


Le NPA appelle à manifester le 5 mai prochain (voir Tout est à nous ! n°191) mais ne signe pas l’appel du Front de gauche à cette manifestation. Explications. La crise économique, l'offensive du gouvernement et du Medef contre le monde du travail, ainsi que le séisme politique provoqué par les aveux de Cahuzac, nécessitent une riposte sur le terrain social et politique. Cela ne doit faire aucun doute et le 5 mai sera pour nous l’occasion de manifester contre l’austérité, reprendre la rue à la droite et à l’extrême droite homophobe, s’opposer au gouvernement en avançant des mots d’ordre sociaux et démocratiques. Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche ont pris unilatéralement l’initiative d’appeler à manifester le 5 mai pour une VIe République. Nous partageons l’idée qu’il faut en finir avec les institutions de la Ve République, mais pour la remplacer par une démocratie réelle. Une démocratie qui mette fin au pouvoir de l’argent au profit d’assemblées élues, qui impose le contrôle direct de la population sur les éluEs rémunéréEs à un niveau équivalent du salaire moyen, révocables, qui interdise les concentrations des pouvoirs et le cumul des mandats. Une démocratie permettant à la grande majorité de se représenter elle-même, de prendre ses affaires en main. C'est notre différence et notre désaccord avec la VIe ­République défendue par le Front de gauche.
La démocratie jusqu'au bout : la mobilisation !
Le Front de gauche conçoit cette nouvelle République comme un régime d’assemblées, dans le cadre des institutions bourgeoises pensées pour gérer ce système. Comment peut-on poser la question de nouvelles formes d’organisation démocratiques et sociales sur les lieux de travail, dans les villes et les quartiers si tout doit changer par et au sein des institutions de la ­République ? La rupture nécessaire, qui s'appuie sur la mobilisation et l'engagement du plus grand nombre, n’est pas au cœur de la démarche du Front de gauche. Celui-ci propose, pour reprendre les mots de son ex-candidat à la présidentielle, « un coup de balai »… tout en conservant le régime parlementaire et même la présidence de la République, sans intervention populaire.
Dans la vision du Front de gauche, il n’y a aucune proposition de fonctionnement et de vie démocratique s'appuyant et favorisant l’auto-­organisation et l’autogestion populaire, et ses conceptions de réorganisation économique relève plus de l’étatisation que d'une réelle socialisation. De même, nous ne partageons pas les points de vue présentant le processus constituant pour une VIe République comme un « préalable » à la bataille pour une alternative, pour une autre société. Sur ce plan, il ne peut y avoir de préalable, si ce n’est la défense de toutes les revendications sociales et démocratiques qui favorisent la lutte et la mobilisation du plus grand nombre.
Notre approche, c’est celle d’une république, démocratique et sociale, qui rompe avec le capitalisme et ses institutions : depuis celle des communards de 1871 jusqu'aux aspirations que l'on retrouve dans le mouvement des indignéEs, pour « une démocratie réelle » bousculant toutes les institutions garantes de ce système. C'est le sens que nous donnons à notre présence dans la rue le 5 mai.
Sandra Demarcq

Je suis d'accord avec cette analyse. La donne doit changer, et en particulier nous ne devons en aucun cas être liés à une union européenne qui veut nous dicter sa loi, celle que nous, peuple, avons refusée clairement le 29 mai 2005 malgré les très fortes pressions des médias. C'est dire combien le rejet était manifeste ! La décision collective directe doit devenir la règle, la délégation l'exception (application dans le détail de grandes orientations collectives).  Nous travaillons depuis plus d'un an sur des propositions pour une nouvelle donne constitutionnelle, il est dommage que plusieurs initiatives existent, mais en même temps s'ignorent, voire se repoussent. Tout dépend, probablement, de ce que les initiatives veulent garder de l'ordre actuel, et des vraies nouveautés qu'elles veulent apporter.

Il faudra que dans la Constitution même soient définies des prémisses que même celle de 1793 n'avait pas osées, comme la notion essentielle de propriété.  J'en avais esquissé quelques traits déjà. La propriété pleine et entière, par définition, n'existe pas puisque celui qui meurt (et tout vivant meurt un jour) est débouté de ses "possessions" par la Nature, y compris celle de son propre corps. A partir de cette constatation évidente, il est logique de ne donner à chacun qu'un droit d'usage sur ce dont il a besoin pour assurer sa survie. A la collectivité de veiller à ce que ce droit fondamental soit respecté pour tous sans exception. N'en seraient frustrés que ceux qui, précisément, rejettent les règles communes (ce que les Anciens appelaient l'ostracisme, décidé à la suite d'un procès).

Qui dit fin de la possession au sens plein ( usus + fructus + abusus ), dit également disparition du PROFIT et la monnaie si elle perdure n'est plus strictement qu'un moyen d'échange, et non un moyen de thésaurisation. Rappelons (citation de Wikipedia) ce qu'est actuellement le droit de propriété.

Le droit de propriété est classiquement défini comme comprenant trois attributs fondamentaux, issus du droit romain :
  • L'usus, droit d'utiliser un bien, d'en jouir sans le transformer
  • Le fructus, droit de disposer des fruits (récoltes, revenus, dividendes...) de ce bien
  • L'abusus, droit de transformer ce bien, de s'en séparer (de l'aliéner) ou de le détruire.
Les deux premières subdivisions, lorsqu'elles ne sont pas accompagnées de la troisième, constituent l'usufruit, droit réel qui confère à son titulaire le droit d'utiliser et de percevoir les revenus et les biens qui appartiennent à une autre personne. Ce droit est précaire car il prend fin à la mort de l'usufruitier.
L' abusus non accompagné d' usus et de fructus est aussi appelé « nue propriété ».

C'est donc ce mécanisme qu'il va falloir transformer, dans l'intérêt de tous (insistons bien sur ce terme, tous ).  Actuellement, n'y est partie prenante qu'une partie de la population, même si elle est, heureusement, majoritaire. Au nom du principe primordial d'égalité, nul ne doit se retrouver complètement démuni des droits de se sustenter, de se vêtir, de se loger, de s'éduquer, de s'exprimer, de se soigner.

La Constitution est urgente ? C'est clair.  Nul ne doit utiliser autrui comme un outil pour sa propre magnification, quelle soit médiatique ou pécuniaire. Nul ne doit se retrouver brimé par des Institutions parce qu'il a publiquement et avec l'assentiment de ses pairs défendu la santé et l'avenir de tous. L'avenir de tous ! Voilà notre critère le plus important, sans doute. Celui que des (in)humains sans vergogne violent tous les jours.

jeudi 25 avril 2013

Tous concernés par le nucléaire, de la mine aux déchets

Je relaie Pierre Fétet, le talentueux tenancier du blog Fukushima. Il nous propose aujourd'hui une vidéo très simple à comprendre, mais qui fait mal si on prend la peine d'y réfléchir un peu.

Voici ce document.




Vous voyez ? Le nucléaire, nous somme tous concernés par lui, de la mine aux déchets, le plus souvent sans le savoir. Espérons que ces quelques images auront ouvert quelques yeux. Il s'agit du très long terme. 

Pour rappeler quelques faits : avec 58 réacteurs, nous sommes les plus nucléarisés au monde. Le Japon en a 54, dont 2 en fonctionnement seulement aujourd'hui. Les États-Unis en ont 104, dans un pays beaucoup plus vaste, et plus peuplé. Chez nous le nucléaire, c'est environ 80% de notre production électrique, alors qu'il s'avère plus cher que les autres moyens de production si l'on prend soin de tenir compte de tous les coûts.  Les risques, beaucoup plus grands, se paient. La pollution, indécelable, se paie dans les risques aggravés de santé. Le démantèlement des centrales obsolètes et tout simplement usées par le bombardement des particules radio-actives risque d'entraîner lui aussi des coûts très importants, que l'on ne sait pas encore vraiment chiffrer, puisqu'une centrale très peu importante (70 MWe) comme celle des monts d'Arrée, à Brennilis, n'a toujours pas été extirpée depuis la décision et le début des travaux de 1985. En 2005 la facture a été estimée à 485 millions d'euros, soit 20 fois plus que celle estimée au départ.

Civaux, le 26-04-2013
Pour comparer, la centrale la plus récente en service, celle de Civaux, comporte deux réacteurs de 1450 MWe chacun. Le nécessaire démantèlement de cette structure risque d'être encore bien plus compliqué, vu le saut en puissance, donc en quantité de combustibles à "retraiter" d'une façon ou d'une autre, et de matériaux irradiés à neutraliser plus ou moins. Il suffit de penser à ce qui se passe actuellement à Fukushima, avec des monceaux de déchets divers stockés de façon plus ou moins orthodoxe.

Pour compliquer le scénario, le nouveau réacteur de type EPR de Flamanville, toujours pas en service à la suite d'une cascade de retards, donc de coûts supplémentaires, aura une puissance électrique de 1650 MWe. Imaginons le coût réel du KWh fourni par cet ouvrage : c'est encore bien plus que ce que nous français payons actuellement. Sans le puissant lobby nucléaire constitué par une armée de polytechniciens tous formatés pour adorer le nucléaire, ce genre de projet aurait été abandonné depuis longtemps.

En contrepartie, les autres sources électriques commencent seulement à se développer, freinées par ceux qui croient toujours au nucléaire quitte à désinformer massivement le public. Il est important que nous soyons tous en mesure de savoir ce qu'il en est exactement de notre sujétion délibérée au nucléaire.

mercredi 24 avril 2013

Régions et métropoles : les tentacules de Bruxelles

Un grand dossier est en cours actuellement, bien que,  jusqu'à présent  , on n'en parle guère. Les démêlés de quelques rétroviseurs plus ou moins barjots avec une modernisation de l'État-civil ont bien trop largement (exprès ?) occulté tous les autres sujets.

L'État se lance dans la réforme de la territorialité, et en particulier dans la création des Métropoles malgré leur aberrant gigantisme. Celles-ci permettraient un dialogue direct avec Bruxelles, sans passer par l'État jacobin, mais adapté à l'exception française. Sont en cours de finalisation, également, les communautés de communes "obligatoires".


Ah je suis désolé de m'immiscer dans ce débat en contradicteur (comme d'habitude). J'ai déjà dû en toucher un mot. Les communautés de communes, "parachutées" du haut, ont écrasé un incontournable, parce que né de la démocratie locale : les syndicats intercommunaux. Ceux-ci avaient l'avantage de leur souplesse : selon les sujets mis en œuvre, deux, quatre, ou dix, voire plus de ces communes conjuguaient leurs moyens pour un résultat satisfaisant. Pour les syndicats d'électricité, on peut arriver à un nombre de plusieurs centaines de communes liées ensemble pour leur développement quand les sociétés privées ne s'intéressaient qu'aux grandes villes.

Les communautés ont chamboulé ce pragmatisme, au nom d'intérêts supérieurs édictés par de hauts fonctionnaires bardés de diplômes, mais pas forcément de logique terre à terre.  On notera que souvent, ces communautés font appel à des boîtes privées pour gérer l'eau ou les ordures, par exemple. Où est l'intérêt ? Donc, à bas ces communautés de communes, et surtout à bas ces "Métropoles" qui se veulent compétentes de force sur de grandes étendues de personnes et de territoires disparates, et aux intérêts souvent contradictoires.

Même dilemme pour les régions, aux contours souvent inadaptés et ne reposant la plupart du temps sur aucune entité géographique, démographique, de bassin versant, ce qui les condamne à courir plusieurs lièvres à la fois. On cherche désespérément, là-dedans, le pragmatisme : en fait, l'incohérence que l'on constate dans l'intérieur des départements est encore exacerbée par des régions qui la multiplient. 

Donc, exit les régions (dont je me souviens de les avoir vu naître en 1969). Il est bien plus intelligent, comme au niveau communal, de créer à partir du bas (et non du haut, beurk) des synergies, par exemple entre départements océaniens confrontés à des dossiers similaires, entre départements de montagne, entre départements industriels contigus, sans s'obliger à avoir toujours les mêmes interlocuteurs. De toute façon, les solutions marines seront traitées par des marins, et les solutions agricoles par des compétents en agronomie, par exemple.

Quand j'étais gamin, tous les mois le conseiller général du canton se réunissait avec des gens du cru pour traiter au plus près les dossiers en cours au chef-lieu de canton. Il était facile d'apporter objections et suggestions. Aujourd'hui, malgré Internet, essayez donc d'imiter ce genre de comportement : d'abord c'est directement de Bruxelles que viennent directives et diktats, quand ceux-ci ne nécessitent pas une transposition en raison de lois obscures. Le feed-back est parfaitement ignoré, puisque la Commission sait tout, voit tout, décide de tout.

Une conclusion ? On peut effectivement supprimer trois strates : la communauté de commune ou la Métropole, la région, et l'union européenne (du moins telle qu'elle existe aujourd'hui).

mardi 23 avril 2013

Non, les nucléistes ne laisseront pas fermer nos centrales à risque, ah mais !...

TOURNEMIRE (Aveyron) (Reuters) - La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim ne sera juridiquement valable qu'après un vote du Parlement puis la signature d'un décret qui devrait prendre cinq ans, estime le patron de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.
Ce calendrier risque de contrecarrer la promesse de François Hollande, qui s'est engagé à fermer avant la fin de l'année 2016 les deux réacteurs de la centrale Fessenheim (Haut-Rhin), la plus vieille du parc français, en raison notamment de sa situation en zone sismique et inondable.



centrale de Fessenheim et Grand Canal d'Alsace
Tout se passe comme si (et peut-être plus que cela) l'IRSN se comportait en lobby pro-nucléaire au moins civil, et cherchait toutes les solutions pour "jouer la montre" et retarder l'arrêt d'une centrale dont nos voisins européens craignent de plus en plus la présence.  Bien entendu, EDF persiste à continuer l'exploitation de cet ouvrage vieillissant, malgré la fatigue que les hautes radiations infligent aux pompes et canalisations primaires.

La présence, près de la centrale, du Canal d'Alsace où elle prélève ses eaux de refroidissement vu qu'il en surplombe les installations, apporte un risque supplémentaire puisque la paroi du canal pourrait se rompre et inonder les installations brutalement, empêchant paradoxalement le refroidissement du cœur des réacteurs.

On constate un aveuglement causé par le seul risque financier, les autres aléas ne comptant guère en face de cet incontournable Moloch. Au Japon, les mêmes constats sont à déplorer, comme si les vies n'avaient aucune valeur en comparaison du PROFIT.

Il faut lire ce que des personnalités impliquées dans le nucléaire assènent en contre-vérités tout en récusant toute interrogation contradictoire.  A ce niveau de (ir)responsabilité, c'est très grave en conséquences de toutes sortes. Malheureusement, si une catastrophe impliquant pétrole, gaz ou même eau peut se réparer en quelques années ou dizaines d'années, généralement le nucléaire rend inhabitables des zones entières, voire des pays, pour des centaines, voire des milliers d'années. Sans compter que les êtres vivants en sont les victimes pendant des générations, même sortis de la superficie contaminée.

mardi 16 avril 2013

Notre-Dame des Landes, le coup de grâce ?

Le comité permanent de la protection de la nature s'est réuni le 10 avril. Il s'est saisi du rapport de la commission scientifique sur l'eau, qui avait donné un avis massivement négatif sur toutes les données du dossier, et il l'a fait sien. Voici ce qu'il déclare.


Le bilan est sévère. On peut se demander, à moins de violer un bon nombre de lois et de directives européennes, comment le projet peut encore avancer.

Sauf coup de force, c'est donc un enterrement de première classe, puisque vu les délais nécessaires à tenter de satisfaire aux différentes obligations, le contrat de concession sera caduc début 2018. Cela signifie repartir complètement à zéro, y compris diligenter une nouvelle déclaration d'utilité publique. Depuis la précédente, passée au forcing en n'écoutant pas les objections et les remarques (d'abord "C'est trop tôt pour les apporter", puis "Ah c'est trop tard, le dossier est clos", bien des facteurs, de coûts, de contraintes, de perspectives à long terme ont changé. La vigilance des défenseurs de la terre sera encore accrue. La mobilisation est devenue très forte.

 Au travail, ZADistes ! Mettez en œuvre une nouvelle agriculture respectueuse de la Terre qui sera un modèle.  Vous avez choisi la société de l'avenir, la seule qui soit réellement durable. A la fin, c'est notre planète qui va gagner.

lundi 15 avril 2013

Notre Dame des Landes : du soleil et des grenades

(photo des affrontements de l'automne 2012)
Ce matin, il semble que la situation se soit tendue à nouveau du côté du chemin de Suez et des Fosses Noires. La coalition entre certains politiciens et certains industriels  continue à essayer de sévir contre les Défenseurs de la Zone A Défendre (précisément), selon les infos qui nous parviennent. Lire de bas en haut.


 9h14 : Info du carrefour de la Saulce, les flics y sont à pied. Plein de monde est dans les champs et les chemins autour. Ça ne semble pas si simple que ça pour eux de le reprendre...

- 9h08 : Pas des flics au carrefour Ardillières, ils sont probablement donner renfort aux autres de Fosses noires / chemin de suez. Toujours des affrontement autour de cette carrefour avec pas mal de tires de grenades. Il aiment bien les assourdissantes aujourd’hui.

- Bonjour ! Il est 9H, après des affrontements qui dure depuis ce matin 7h, le flics ont reprise contrôle de carrefour de Fosses noires / Chemin de suez a l’instant.

Soit ils nous virent, soit ils se cassent ! (et s’ils nous virent, on revient !)

 Les expulsions sont pourtant au point mort, normalement. Il s'agit encore et toujours de harcèlements. Jusqu'à présent, ceux-ci n'ont réussi qu'à cristalliser la lutte au lieu de l'étouffer.

Affaire à suivre !


Malgré les pressions de l'Empire U$, Maduro et le bolivarisme gagnent

Ainsi, çà y est. L'opposition vénézuélienne, soutenue par la plupart des médias propriétés des grands capitaux, et portée par la haine de Washington pour le bolivarisme, n'a pas réussi à arracher la victoire.

Maduro peut savourer la victoire, celle du Peuple avant la sienne. Le flambeau est bien passé, de Hugo Chavéz à son fidèle lieutenant. On mesure la différence, entre le battu Antonio Capriles, né avec une cuiller d'argent dans la bouche, et le nouveau président, conducteur de bus. Le bolivarisme va continuer, malgré le courroux exacerbé du Grand Voisin du Nord, criminel, terroriste au sens propre du terme, et dominateur.

Tous nos vœux de réussite au Venezuela !




La Bourse, les lobbies et Bruxelles face à la TTF

Vu cette info ce matin. Réjouissant.

LONDRES (Reuters) - Les milieux bancaires espèrent bien pouvoir persuader l'Union européenne que son projet de taxe sur les transactions financières (TTF) présente suffisamment de risques pour des économies à la peine et mérite d'être édulcoré.
Leur campagne contre la TTF, qui sera mise en place dans onze des 27 pays de l'UE, insiste sur l'impact "dramatique" de cette mesure pour les marchés financiers et pour le financement des gouvernements et des entreprises.


Scène de Bourse à l'ancienne mode
Les transactions boursières sont normales maintenant entre les banques, qui s'échangent ainsi des créances en fonction de leurs besoins.Mais souvent elle vont bien au-delà de leurs besoins, en espérant bénéficier du fameux "effet de levier" tant vanté par les pubs sur le trading.  Pour limiter les pertes éventuelles (l'effet de levier fonctionne aussi dans l'autre sens), et maximiser les gains, les transactions sont saucissonnées. Or, bien que minime, chaque transaction a un coût. Bien plus faible que celui facturé à l'investisseur lambda. Il obère les gains espérés, sur des opérations dont les montants élevés compensent le faible gain unitaire.

La TTF va encore réduire un peu ces gains unitaires, d'où les cris de volailles effarouchées des opérateurs, qui vont gagner "moins". Or, l'un des buts de cette taxe est précisément de limiter le nombre de transactions, devenu incroyablement élevé. C'est pourquoi aussi bien les banques que les grands groupements d'industriels, d'assureurs, etc... entretiennent à grands frais des pelotons de lobbyistes, chargés de faire pression (amicalement en général) sur les États et sur les commissaires, dans le quartier "européen" de Bruxelles. Il n'est pas rare que les lobbies apportent "clé en main" une proposition de nouvelle directive qui, sous couvert de progrès,  "arrange" leurs clients.

Il est souhaitable que les États ne lâchent pas prise : d'abord cela sera une source de revenus pour eux. Ensuite ils reprendront ainsi une partie de l'argent qui n'entre plus dans leurs caisses, du fait de la faible exposition à l'impôt des grandes entreprises. Enfin, comme nous disions plus haut, cette taxe peut réduire l'escalade du nombre de transactions, ces transactions directe d'ordinateur à ordinateur qui en fait faussent le marché. Dans une économie dite libérale "cela ne se fait pas".

samedi 13 avril 2013

Une nouvelle constitution ? Proposition pour modifier celle-ci

A partir de la mouture actuelle de la constitution de 1958, je me suis proposé de modifier article par article celle-ci, pour approcher une nouvelle donne relativement peu différente, mais tout est toujours dans les nuances. Cela ne m'empêche pas d'avoir toujours en ligne de mire une toute autre donne, mais nos concitoyens n'y consentiraient pas.

Commençons. (ne figurent que des articles modifiés)
ARTICLE PREMIER.
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
Cette partie est modifiée comme suit : La race humaine étant unique, la République assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine ou de religion. Elle respecte toutes les croyances.
On notera la disparition de la décentralisation liée aux régions, amenées à être supprimées

La loi s'efforce de favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales. 

  ARTICLE 2.
La langue de la République est le français. 
L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge. 
L'hymne national est « La Marseillaise ». 
La devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ».
"De l'Égalité jaillira la Fraternité, elles seront les bases de la liberté" 
Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
ARTICLE 3.
La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce directement, par la voie du référendum ou par ses représentantsLe référendum devient prioritaire, de façon logique, face au Parlement
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.  
Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret.  (que vient faire ici le mot "égal" ?)
Le suffrage est toujours direct, universel, et secret.
Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques. Des lois organiques préciseront le droit des étrangers à voter.
ARTICLE 4.
Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du au débat sur le suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.
Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l'article 1er dans les conditions déterminées par la loi.  
La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation. 
ARTICLE 6.
Le Président de la République est élu pour cinq neuf ans au suffrage universel direct. 
Nul ne peut exercer plus de deux un mandats consécutifs
Les modalités d'application du présent article sont fixées par une loi organique 
ARTICLE 7.
Le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si celle-ci n'est pas obtenue au premier tour de scrutin, il est procédé, le quatorzième jour suivant, à un second tour. Seuls peuvent s'y présenter les deux candidats qui, le cas échéant après retrait de candidats plus favorisés, se trouvent avoir recueilli le plus grand nombre de suffrages au premier tour. Si le candidat en tête au second tour n'obtient pas 25 pour cent plus une voix du total des électeurs inscrits, un nouveau scrutin complet est mis en place,

Le scrutin est ouvert sur convocation du Gouvernement.

L'élection du nouveau Président a lieu vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus avant l'expiration des pouvoirs du président en exercice.

En cas de vacance de la Présidence de la République pour quelque cause que ce soit, ou d'empêchement constaté par le Conseil constitutionnel saisi par le Gouvernement et statuant à la majorité absolue de ses membres, les fonctions du Président de la République, à l'exception de celles prévues aux articles 11 et 12 ci-dessous, sont provisoirement exercées par le président de l'Assemblée et, si celui-ci est à son tour empêché d'exercer ces fonctions, par le Gouvernement.  (on indique déjà ici que le Sénat n'existe plus, d'où disparition de l'article 24)

En cas de vacance ou lorsque l'empêchement est déclaré définitif par le Conseil constitutionnel, le scrutin pour l'élection du nouveau Président a lieu, sauf cas de force majeure constaté par le Conseil constitutionnel, vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus après l'ouverture de la vacance ou la déclaration du caractère définitif de l'empêchement.

Si, dans les sept jours précédant la date limite du dépôt des présentations de candidatures, une des personnes ayant, moins de trente jours avant cette date, annoncé publiquement sa décision d'être candidate décède ou se trouve empêchée, le Conseil constitutionnel peut décider de reporter l'élection.

Si, avant le premier tour, un des candidats décède ou se trouve empêché, le Conseil constitutionnel prononce le report de l'élection.

En cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats les plus favorisés au premier tour avant les retraits éventuels, le Conseil constitutionnel déclare qu'il doit être procédé de nouveau à l'ensemble des opérations électorales ; il en est de même en cas de décès ou d'empêchement de l'un des deux candidats restés en présence en vue du second tour.

Dans tous les cas, le Conseil constitutionnel est saisi dans les conditions fixées au deuxième alinéa de l'article 61 ci-dessous ou dans celles déterminées pour la présentation d'un candidat par la loi organique prévue à l'article 6 ci-dessus.
Le Conseil constitutionnel peut proroger les délais prévus aux troisième et cinquième alinéas sans que le scrutin puisse avoir lieu plus de trente-cinq jours après la date de la décision du Conseil constitutionnel. Si l'application des dispositions du présent alinéa a eu pour effet de reporter l'élection à une date postérieure à l'expiration des pouvoirs du Président en exercice, celui-ci demeure en fonction jusqu'à la proclamation de son successeur.

Il ne peut être fait application ni des articles 49 et 50 ni de l'article 89 de la Constitution durant la vacance de la Présidence de la République ou durant la période qui s'écoule entre la déclaration du caractère définitif de l'empêchement du Président de la République et l'élection de son successeur.
ARTICLE 11.
[dispositions en vigueur] Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux Assemblées, publiées au Journal Officiel, peut doit soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale1 de la nation et aux services publics qui y concourent, ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions.

Lorsque le référendum est organisé sur proposition du Gouvernement, celui-ci fait, devant chaque assemblée, une déclaration qui est suivie d'un débat.

Lorsque le référendum a conclu à l'adoption du projet de loi, le Président de la République promulgue la loi dans les quinze jours qui suivent la proclamation des résultats de la consultation
ARTICLE 15.
Le Président de la République est le chef des armées. Il préside les conseils et les comités supérieurs de la défense nationale. Sauf attaque du sol national, il ne peut déclarer la guerre qu'à la suite d'un vote positif des deux tiers de l'Assemblée Nationale

L'ARTICLE 16 est supprimé (prise en main de tous les pouvoirs par le président en cas de "force majeure", arme terrible)

L'ARTICLE 17 est supprimé (droit de grâce hérité de l'ancien régime)

 L'ARTICLE 18 est supprimé (communication du président à l'Assemblée, sans droit de délibérer sur ce texte pour celle-ci)
ARTICLE 27. 
Tout mandat impératif est nul.  suppression de cet alinéa. Chaque candidat est lié à ses électeurs par le programme qu'il a énoncé avant le scrutin, ou par le mandat qui lui a été donné.
Le droit de vote des membres du Parlement est personnel. 
La loi organique peut autoriser exceptionnellement la délégation de vote. Dans ce cas, nul ne peut recevoir délégation de plus d'un mandat.
 
ARTICLE 35.
La déclaration de guerre est autorisée par le Parlement sous réserve d'une majorité des deux tiers sauf attaque directe du sol national. Si le parlement n'est pas en session, une session extraordinaire est convoquée.

Le Gouvernement informe le Parlement de sa décision de faire intervenir les forces armées à l'étranger, au plus tard trois jours après le début de l'intervention. Il précise les objectifs poursuivis. Cette information peut donner lieu à un débat qui n'est suivi d'aucun vote.
Le gouvernement n'est pas autorisé à faire intervenir les forces armées à l'étranger, sauf cas exceptionnels où le parlement prendrait, à la majorité des deux tiers, l'initiative de le lui permettre

Lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le Gouvernement soumet sa prolongation à l'autorisation du Parlement. Il peut demander à l'Assemblée nationale de décider en dernier ressort.
ARTICLE 40.
Les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique.
Si le Parlement n'est pas en session à l'expiration du délai de quatre mois, il se prononce à l'ouverture de la session suivanteUne proposition de loi aggravant les charges de l'État peut être recevable, au même titre qu'une autre : c'est à l'Assemblée d'en décider.
ARTICLE 44.
Les membres du Parlement et le Gouvernement ont le droit d'amendement. Ce droit s'exerce en séance ou en commission selon les conditions fixées par les règlements des assemblées, dans le cadre déterminé par une loi organique.

Après l'ouverture du débat, le Gouvernement peut s'opposer à l'examen de tout amendement qui n'a pas été antérieurement soumis à la commission.

Si le Gouvernement le demande, l'assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le Gouvernement. le gouvernement ne peut s'opposer au vote d'un amendement.
ARTICLE 45.
Tout projet ou proposition de loi est examiné successivement dans les deux assemblées du Parlement en vue de l'adoption d'un texte identique. Sans préjudice de l'application des articles 40 et 41, tout amendement est recevable en première lecture dès lors qu'il présente un lien, même indirect, avec le texte déposé ou transmis.

Lorsque, par suite d'un désaccord entre les deux assemblées, un projet ou une proposition de loi n'a pu être adopté après deux lectures par chaque assemblée ou, si le Gouvernement a décidé d'engager la procédure accélérée sans que les Conférences des présidents s'y soient conjointement opposées, après une seule lecture par chacune d'entre elles, le Premier ministre ou, pour une proposition de loi, les présidents des deux assemblées agissant conjointement, ont la faculté de provoquer la réunion d'une commission mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions restant en discussion.

Le texte élaboré par la commission mixte peut être soumis par le Gouvernement pour approbation aux deux assemblées. Aucun amendement n'est recevable sauf accord du Gouvernement.

Si la commission mixte ne parvient pas à l'adoption d'un texte commun ou si ce texte n'est pas adopté dans les conditions prévues à l'alinéa précédent, le Gouvernement peut, après une nouvelle lecture par l'Assemblée nationale et par le Sénat, demander à l'Assemblée nationale de statuer définitivement. En ce cas, l'Assemblée nationale peut reprendre soit le texte élaboré par la commission mixte, soit le dernier texte voté par elle, modifié le cas échéant par un ou plusieurs des amendements adoptés par le Sénat.


Si le président de la République est accusé de traîtrise, de manquements graves aux devoirs de sa charge, l'Assemblée s'érige en urgence en Haute Cour pour prononcer sa déchéance, supprimant ainsi l'immunité auquel il a droit pendant son mandat.


Le président de l'Assemblée assure l'intérim, et une nouvelle élection est mise en place selon les modalités de l'article 7,
 Là, les mots d'un article devenu sans objet du fait de la disparition de la "haute assemblée" sont remplacés par des modalités de mise en cause du chef de l'État. 
 
ARTICLE 48.
Sans préjudice de l'application des trois derniers alinéas de l'article 28, l'ordre du jour est fixé par chaque l'assemblée.

Deux semaines de séance sur quatre sont réservées par priorité, et dans l'ordre que le Gouvernement a fixé, à l'examen des textes et aux débats dont il demande l'inscription à l'ordre du jour. Le gouvernement perd l'initiative de l'ordre des débats

En outre, l'examen des projets de loi de finances, des projets de loi de financement de la sécurité sociale et, sous réserve des dispositions de l'alinéa suivant, des textes transmis par l'autre assemblée depuis six semaines au moins, des projets relatifs aux états de crise et des demandes d'autorisation visées à l'article 35 est, à la demande du Gouvernement, inscrit à l'ordre du jour par priorité.

Une semaine de séance sur quatre est réservée par priorité et dans l'ordre fixé par chaque assemblée au contrôle de l'action du Gouvernement et à l'évaluation des politiques publiques.

Un jour de séance par mois est réservé à un ordre du jour arrêté par chaque assemblée à l'initiative des groupes d'opposition de l'assemblée intéressée ainsi qu'à celle des groupes minoritaires.

Une séance par semaine au moins, y compris pendant les sessions extraordinaires prévues à l'article 29, est réservée par priorité aux questions des membres du Parlement et aux réponses du Gouvernement.  
ARTICLE 54.
Si le Conseil constitutionnel, saisi par le Président de la République, par le Premier ministre, par le président de l'une ou l'autre assemblée ou par soixante députés ou soixante sénateurs, a déclaré qu'un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l'autorisation de ratifier ou d'approuver l'engagement international en cause ne peut intervenir qu'après révision de la Constitution. l'engagement international est caduc. La Constitution n'est pas révisée pour s'y plier. Ce changement implique que par exemple se soumettre à un traité qui modifie le texte fondamental ne saurait être accepté

ARTICLE 67 supprimé (irresponsabilité du chef de l'État pendant son mandat)
ARTICLE 68.
Le Président de la République ne peut être destitué qu'en cas de trahison, forfaiture ou manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour.

La proposition de réunion de la Haute Cour adoptée par une des assemblées du Parlement est aussitôt transmise à l'autre qui se prononce dans les quinze jours.

La Haute Cour est présidée par le président de l'Assemblée nationale. Elle statue dans un délai d'un mois, à bulletins secrets, sur la destitution. Sa décision est d'effet immédiat.

Les décisions prises en application du présent article le sont à la majorité des deux tiers des membres composant l'assemblée concernée ou la Haute Cour. Toute délégation de vote est interdite. Seuls sont recensés les votes favorables à la proposition de réunion de la Haute Cour ou à la destitution.

Une loi organique fixe les conditions d'application du présent article.
ARTICLE 68-1.
Les membres du Gouvernement sont pénalement responsables des actes accomplis dans l'exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délits au moment où ils ont été commis.

Ils sont jugés par la Cour de justice de la République.

La Cour de justice de la République est liée par la définition des crimes et délits ainsi que par la détermination des peines telles qu'elles résultent de la loi.
La cour spéciale de justice n'existe plus. De ce fait :
ARTICLE 68-2supprimé
ARTICLE 68-3. supprimé
TITRE V  - DE L'UNION EUROPÉENNE supprimé tout entier

Rappel : ne sont indiqués ni les articles inchangés par rapport au texte officiel actuellement en vigueur, ni ceux où la seule différence concerne la mention du Sénat.

Les modalités proposées apportent un poids accru à l'Assemblée Nationale, désormais seule membre du Parlement (plus de réunion en Congrès à Versailles), mais aussi aux citoyens, bien plus souvent sollicités directement par référendum.  La Constitution ne peut plus être modifiée pour se mettre en conformité avec un Pouvoir extérieur, c'est à lui d'être acceptable vis-à-vis de cette Constitution.

vendredi 12 avril 2013

Notre-Dame des Landes : le rapport qui tue le projet

Trois rapports ont été remis par des commissions différentes à propos de ce qui n'est toujours qu'un projet d'aéroport , il y a deux jours.

La presse s'est abondamment emparée du rapport de la commission de dialogue, dont l'objectif dès le départ était de faire "avaler la pilule", et qui n'avait absolument pas pour mission de se pencher sur le fond du dossier. De la poudre aux œufs, en quelque sorte. C'est exactement ce qu'en ont retiré les opposants au projets qui ont été entendus scrupuleusement par les commissaires (même si leurs arguments ne figurent pas dans le document final pour l'essentiel).  En effet la commission a entendu aussi bien une délégation du comité des pilotes qui pratiquent régulièrement l'aéroport Nantes Atlantique, que quelques-uns des élus du Cédpa, le comité des Élus Doutant de la Pertinence de l'Aéroport (1200 membres). L'ACIPA, la grande association qui a maintenant plus de deux cents comités de défense locaux dans toute la France, a refusé de siéger aussi longtemps que les forces "de l'Ordre" restaient présentes et assuraient une sorte de blocus de la zone.

S'était également prononcée une commission agricole, qui a apporté des remarques concernant l'impact de la construction d'un aéroport dans une zone bocagère où ne peut se développer qu'un élevage traditionnel, en raison de son évidente humidité. Elle recommande d'ailleurs de reconstituer des fermes là où le conseil général avait acheté des terres, qui aujourd'hui ne sont plus en friches grâce aux efforts bénévoles des fermiers locaux et des ZADistes, et ce même si techniquement ces remises en valeur sont "illégales".

Enfin a eu à se prononcer une commission scientifique, qui devait apporter des éclaircissements sur l'impact d'un tel projet sur le bilan hydrologique de la région. Son bilan a été particulièrement sévère, puisque les douze points qu'elle a soulevés sont négatifs. Nul doute que les grandes chaînes de télévision n'y accorderont pas un regard. Ci-dessous, le résumé du rapport.


C'est assez parlant. Sur de telles bases, dans les faits un tel projet n'est pas viable, même si on passe sur les nombreuses irrégularités qui avaient été pointées du doigt par l'ACIPA dès le départ, à propos des coûts minimisés au moment de l'enquête d'utilité publique (quitte à en oublier certains), et des bénéfices espérés de l'opération, artificiellement gonflés largement afin de donner l'entreprise pour bénéficiaire (selon des habitués de ces structures, on parle d'un facteur 3, ce qui est énorme).

Le désormais locataire de Matignon doit se faire du souci pour son "bébé", qu'il continue à soutenir passionnément.

mercredi 10 avril 2013

Les Français s'opposent de fait, par leur unité, au Capital représenté par l'union européenne

A vrai dire, après beaucoup de lectures, dont E. Todd, je remarque une chose, qui est esquissée dans le billet référencé par DPP ce matin sur mon billet d'hier. A la différence de la plupart de nos voisins (pas les plus petits, c'est encore autre chose), la France s'est soudée à la Révolution par le bas. Les autres pays n'ont pas eu cette chance. 

Ce sont les rois d'Espagne qui ont, depuis pourtant longtemps, tenté d'agglomérer autour de la Castille les rétives provinces périphériques. Ce fut fait en théorie en 1512, il y a donc cinq cents ans. Mais des "rois catholiques" de l'époque à aujourd'hui, c'est une alliance objective et pesante entre le sabre et le goupillon qui a maintenu vaille que vaille un semblant d'unité à des entités fortes et dissemblables, d'autant plus fortes qu'elle avaient gardé pour certaines leurs langues spécifiques, et parfois totalement originales comme le basque. Les mouvements centrifuges n'ont jamais cessé, surtout à mon avis parce que la brutalité de la répression en a cristallisé les exigences. Le passage à une Europe encore plus lointaine et désincarnée a lui aussi été imposé par la violence, à des administrés auxquels des programmes insensés ont désormais apporté la misère et le chômage. L'unité est de plus en plus précaire.

L'Italie ne date guère que du XIXe siècle, et les efforts de Victor Emmanuel II et Cavour ont partiellement porté leurs fruits.  Il n'empêche que, tout récemment encore, une tentative de sécession du nord plus développé a failli réussir. La fusion entre la Ligue Lombarde et la Ligue de Vénétie en Ligue du Nord a tenté de créer la Padanie, afin de détacher le nord des provinces du sud plus déshéritées, donc "moins rentables". Malgré tout, l'Italie garde son unité, sans doute parce que de gros efforts tentent de libérer le Mezzogiorno (le sud) de ses grandes difficultés. Elle n'a d'ailleurs qu'une langue, excepté des dialectes locaux.

La Grande Bretagne....n'a jamais été vraiment unie. Si la reine (actuellement) est nominalement souveraine de toutes les îles (ainsi que du Canada, de l'Australie, etc...), chaque constituant du Royaume Uni est autonome sur bien des points. Chacun a sa langue, en particulier le Pays de Galles. Le Mur d'Adrien reste une belle frontière. Seul le fait de vivre sur une même île empêche plus d'éclatements. D'une certaine façon, chez ses voisins, l'Anglais est l'intrus.

La Belgique n'a pas eu de chance au long de son histoire. Ses frontières ont fluctué terriblement au cours des siècles. Entre Flamands et Wallons, l'animosité est parfois palpable. Les langues sont un support stable pour la différence, et en revanche le pays n'a guère pour dénominateur commun que le roi. Avoir choisi Bruxelles pour "centre" de l'Europe est à la fois paradoxal en raison de l'instabilité de son entourage, et logique parce que c'est le symbole d'une Europe imposée de haut à des Européens qui voudraient une Europe à leur hauteur.

Quant à l'Allemagne, unifiée plus tard encore que l'Italie, par un processus brutal, "prussien",  elle digère encore, mal, le fait d'avoir été longtemps coupée en deux par le Rideau de Fer. Dans les faits, elle n'a guère que 23 ans, depuis la chute du mur de Berlin. Pourtant, la poigne de fer de ses dirigeants, dont la chancelière actuelle, assure à ce pays une suprématie économique (malgré la pauvreté des habitants) qui le protège provisoirement de velléités de scission. Fait marquant, ces Länder disparates ont une langue commune, depuis longtemps.

Les autres pays plus à l'est ont une histoire bien différente, liée à des empires relativement souples, avec des langues (excepté l'Autriche) slaves, souvent écrites avec l'alphabet cyrillique.  C'est "une autre Europe", que ceux plus à l'ouest ne connaissent guère. Elle a été ajoutée au pot commun dans le simple but d'empêcher tout vrai consensus dans les décisions européennes.  Décider sereinement à 27, voire plus, est tout simplement impossible.

fête de la Fédération - 14 juillet 1790
La France fait cavalier seul dans ce concert disparate, en raison de son passé révolutionnaire nourri, de ses positions laïques évitant l'hégémonie de toute religion, de son unité affirmée par tous et réaffirmée dans sa Constitution même. C'est d'ailleurs ce qui fait sa force, car être français est d'abord, avant le sol, avant la langue, une adhésion personnelle et naturelle de chaque citoyen. C'est ce qui a conduit notre pays pendant longtemps à s'affirmer comme un refuge pour les opprimés venus d'ailleurs, malgré les horribles dérives du colonialisme, puis aujourd'hui du racisme "maison" exacerbé par des politiciens irresponsables ou soucieux, précisément, de faire éclater cette unité.

L'Europe des banquiers n'aime pas ce pays trop monolithique, difficilement accessible aux divisions et jaloux de sa culture commune et spécifique. Le grand "égalisateur" a minima qu'est le néolibéralisme a besoin de diviser pour régner. Assez curieusement, ce sont des "nationalistes" par opportunité politique qui tentent de diviser, en voulant dresser les unes contre les autres des "communautés" qui n'existent pas. Face à eux, se dressent fièrement les républicains, laïcs, qui se fichent des couleurs, des croyances, des modes de vie sédentaire ou itinérant, au risque de se heurter à la seule communauté constituée, affirmée, mais dont on ne parle guère : celle des Chinois en France.

Être français, à la différence d'autres, c'est justement ne pas être nationaliste, mais pleinement citoyen du monde. Décidément, le Nouvel Ordre Mondial doit détester. Des "gens" qui se serrent les coudes, malgré des efforts de propagande pendant des dizaines d'années, face à lui, quel grand danger ! Et puisqu'il faut à nouveau parler de langues, rappelons que la nôtre, précise, non agglutinante, fut jusqu'à une période récente LA langue de la diplomatie, à comparer au brouet internationale et jargonnant d'une langue anglaise "normalisée" riche en termes économiques, mais bien pauvre sur le reste, y compris l'articulation des phrases. C'est pourquoi certains politiciens de notre pays font tout pour éradiquer le français pour le remplacer mot par mot par "l'autre", comme d'autres le font avec peut-être plus de succès dans d'autres pays. La culture, c'est la langue. Tuez celle-ci, ne restera que l'anti-culture du fric.

Ne nous trompons pas d'adversaire : l'ennemi (oui, l'ennemi), ce n'est pas l'immigrant de bonne volonté, ce n'est pas le Rom pourchassé par ceux qui devraient protéger notre spécificité, et font l'inverse, l'ennemi c'est le financier international, apatride et pervers. Celui qui s'enrichit à nos dépens à tous, et qui par des moyens détournés paye nos "dirigeants" pour qu'ils nous imposent sa loi.

lundi 8 avril 2013

Alsace - Le département met KO la région : le bon sens prévaut sur les "bonnes idées des hauts fonctionnaires"

La nouvelle est tombée, bien que les résultats soient encore partiels.

par Gilbert Reilhac, Reuters
STRASBOURG (Reuters) - La fusion du conseil régional d'Alsace avec les deux conseils généraux du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, soumise dimanche à référendum, n'aura pas lieu: le "non" l'emporte par 54,85% des voix dans le Haut-Rhin, selon des résultats encore partiels.
Les électeurs du Bas-Rhin y seraient en revanche favorables à 66,87%.
Pour que le projet passe, il fallait qu'il soit validé par plus de la moitié des suffrages exprimés et au moins 25% des électeurs inscrits dans chacun des départements.


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En fait, "les autorités" ne se sont pas posé du tout la bonne question. Plutôt que de supprimer communes et départements de fait, ne sont-ce pas les découpages administratifs récents qui sont une aberration ? Création autoritaire de "métropoles",  de "communautés de communes" : pourquoi ? Pour contrer les syndicats intercommunaux, fruits d'accords locaux mais pas contrôlés du haut ?  Création, il y a plus longtemps, de "régions" aux élus lointains et choisis sur listes : en quoi cela a-t-il le moindre soupçon de légitimité démocratique ? Bien entendu, cela était le fruit d'une idée "communautaire" (européenne, quoi, à la sauce financière) qui ne correspond en rien avec la réalité territoriale et démocratique française.

Il s'agit donc, au bout de plus de quarante ans, de déposer le bilan de ces idées qui ont montré l'état de leur échec de fait. Bien entendu, dans les hauts échelons loin du terrain, ce n'est probablement pas ainsi que les résultats sont vus, parce que ce ne sont pas les critères humains qui sont pris en compte, mais des chiffres bruts économico-financiers, froids et sans âme. Quand on voit aujourd'hui le carnage social et humain qu'est devenu notre pays, il est clair que ces options prises "là-haut" sont mauvaises.

Terminées, les "communautés de communes" et les "métropoles". Terminées, les régions et leurs niches de décideurs coupés du monde. Voilà ce qu'il faut mettre en application. Bruxelles ne sera pas content, car ces entités aberrantes étaient ses yeux et ses bras lointains. Et tout ce qui peut mécontenter Bruxelles est bon. Ne pas oublier que Bruxelles, ses lois et ses institutions, ce n'est en rien l'Europe que les peuples pourraient mettre en commun.

Et pendant qu'on y est, pourquoi ne pas diviser par deux ou trois à la fois le nombre de conseillers du président, et les émoluments qu'ils palpent ? Quant aux parlementaires de Strasbourg, eux aussi leurs budgets sont.... intéressants. Comme ceux du ministère des Finances, qui en a tellement honte qu'il refuse de divulguer les vrais chiffres.

Où sont les assistés ? Ne serait-ce pas, entre autres grands contribuables théoriques, ceux-là ? Mais il y en a bien d'autres, comme les gras fonctionnaires de Bruxelles, intouchables pour faire bonne mesure.

Place nette ! Il faut faire place nette ! Le Kärcher, ce n'est pas dans "les cités" qu'il faut le passer, mais plutôt dans "les villas", du côté au hasard de l'avenue Foch à Paris. Le peuple, tout le peuple par-delà les frontières, doit se lever pour nettoyer tout cela. C'est assez !

Cela vaut bien sûr pour ceux qui, se croyant parmi les privilégiés, entretiennent le système, le protègent, alors qu'ils n'en sont que "les dindons" comme les autres. Aux armes, citoyens !

dimanche 7 avril 2013

Démocratie - et si un jour le peuple s'en emparait, pour la première fois ?

La Pnyx à Athènes, où se réunissait l'ecclesia - maquette
La démocratie ! Un sujet de choix par ces temps de dénis quotidiens de ce principe jamais (oui, jamais) vraiment appliqué jusqu'à présent dans les périodes historiques.
 
Erwin répond  dans un commentaire à un billet de Ponts de vue alternatifs intitulé En quoi le régime actuel dénature l’ensemble des principes politiques de 1789 ? sur le Grand Soir. Je l'ai trouvé particulièrement explicite et bien écrit au point de le reproduire ici.
 
 
 
06/04/2013 à 04:03, par erwin
 
Il y a quelques temps, j’ai fait connaissance (grâce à Franck Lepage) avec la définition que donne Paul Ricœur de la démocratie. Depuis, c’est mon principal aiguillon pour juger du degré de démocratie dans une société, car ce qu’elle dit explicitement induit tout le reste :
"Est démocratique, une société qui se reconnaît divisée, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêt et qui se fixe comme modalité, d’associer à parts égales, chaque citoyen dans l’expression de ces contradictions, l’analyse de ces contradictions et la mise en délibération de ces contradictions, en vue d’arriver à un arbitrage".

Dans le cas qui nous intéresse, je dirais qu’aujourd’hui on en est très loin, et que pendant la Révolution...on en était très loin aussi !

Bien évidemment la définition de Ricoeur exclut catégoriquement le système représentatif, dont l’auteur de l’article rappelle à juste titre qu’il s’assimile à l’aristocratie. La représentation est pourtant au cœur des institutions révolutionnaires et elle est largement évoquée par la DDHC.

J’ai donc du mal à rejoindre l’auteur sur une dénaturation des principes politiques de 1789, qui à mon sens portent en germe -à dessein bien entendu- la confiscation de la souveraineté par la nouvelle élite.

A main levée - Indignés à Athènes
Pour être démocratique, une représentation politique doit être assurée par des citoyens dont la politique n’est pas le métier, mandatés pour accomplir une tâche précise, possédant une autonomie décisionnelle très limitée et clairement délimitée, le tout sous le contrôle étroit des autres citoyens, et moyennant une indemnité correspondant aux besoins d’un citoyen qui prend en charge une partie des affaires de la cité pendant un temps limité avant de revenir à sa vie "normale" (vraiment normale, hein...) et non à ceux d’un aristocrate rentier.
Bien sûr, tout çà doit s’accompagner de la suppression de 90% de la représentation politique, ce qui veut dire que les citoyens doivent prendre les choses en mains, exercer réellement leur souveraineté. Autrement dit, gérer directement la cité.

Dans l’Athènes antique, cela fut possible au prix d’une exclusion du corps civique de l’écrasante majorité de la population : pendant que les citoyens sont en train de débattre sur la Pnyx, il faut bien que les autres fassent "tourner" la cité.

Aujourd’hui nous avons collectivement les moyens, notamment techniques, de nous émanciper en grande partie du travail (moi je dis qu’on peut passer les doigts dans le nez à la semaine de 25h aujourd’hui et beaucoup moins demain, mais çà se discute). Il devient donc tout à fait envisageable que chaque citoyen qui le souhaite puisse consacrer une partie importante de son temps à la gestion de la cité.

Bon bah voilà, y’a plus qu’à pendre les aristocrates à la lanterne !

Et cette fois-ci évitons d’en mettre d’autres à la place.