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mardi 7 mai 2013

La #République est à nous, bâtissons-la

Avec l'anniversaire de l'élection présidentielle, les polémiques  sur le bilan d'une année de nouvelle donne théorique enflent dans la blogosphère. Encore qu'un twitteur connu (Bruno Masure je crois) ait judicieusement rappelé hier matin que la passation de pouvoir effective n'a eu lieu que le 15 mai 2012.

Rien n'est jamais tout blanc ou tout noir quoi qu'en disent trop souvent les films de Hollywood. Ainsi depuis l'arrivée de Hollande à l'Élysée, il semble que la pression sur la Justice se soit adoucie. Mitterrand aussi, autrefois, avait souvent avoué à sa femme qu'il ne faisait pas toujours ce qu'il aurait voulu. C'est pourquoi il faut vraiment nuancer. Seul Sarkozy a réussi à sortir après un bilan totalement négatif, volontairement sans doute. C'est pourquoi cela me fait mal, parfois, de voir des blogueurs apparemment intelligents, murés dans leurs certitudes.

Un argument est difficile à admettre. Ces thuriféraires ne cessent d'assurer "Laissez au gouvernement le temps de travailler, il n'y a qu'un an de passé", alors que les reproches adressés au bilan sont précisément à propos de ce qui a déjà été fait. Un exemple, le TSCG, passé en urgence, ou l'ANI qui bénéficie de la même procédure. Je doute que, dans le reste du mandat, ces pierres soient démolies. Il faut être réaliste.

Oui, amis blogueurs, ne soyez pas fermés aux remarques. Moi aussi, il m'arrive de me tromper. On n'aime guère l'avouer généralement, pourtant c'est ainsi que les choses avancent. Et je sais, avec certitude, que les mesures que je préconise sont difficiles à appliquer, même dans la durée. Après tout, même les Grecs, au bord du gouffre, n'ont pas réussi à permettre à Syriza de gouverner, à moins que les dés du scrutin n'aient été pipés, ce qui est vraisemblable.

Pour rappel, sur quelles bases aimerais-je que nous avancions ensemble ? Déjà, parce que c'est la condition pour avoir les coudées franches, un autre, tout autre rapport à l'Europe est indispensable. L'union européenne, qui est à une vraie Europe aussi dissemblable qu'un banquier cupide (ils ne le sont pas tous) l'est d'un groupe de bénévoles au service des clochards, a entortillé avec l'aval de dirigeants français vicelards nos gestes, nos actes et nos aspirations dans un entrelacs de directives et de traités : il faut commencer par rejeter l'ensemble pour repartir sur des bases complètement différentes. 

Un président atlantiste a précipité notre destin dans le giron US, par le truchement de l'OTAN : se séparer du pire ennemi du monde entier est une priorité. D'autres liens d'amitié pourront ainsi se dessiner, avec nos voisins proches, comme avec les amis plus lointains d'Amérique du Sud qui ont érigé une nouvelle façon de vivre ensemble : cette façon n'est pas applicable en l'état dans nos contrées, au contexte différent, mais elle peut apporter des pistes et des idées.

Un rapport à l'argent remis en question doit se discuter et s'appliquer. Des inégalités criantes et grandissantes ne peuvent perdurer ainsi, et les plus fortunés (on parle là de mille, dix mille, cent mille fois plus que les plus démunis) devront composer afin que chacun dispose d'un minimum. Les y contraindre est possible. Il faudra le faire.

De plus en plus de gens de gauche aspirent à une Sixième République. Malheureusement les idées sur ce qu'elle pourrait être divergent encore fortement. Il va être urgent de s'atteler à la rédaction (qui le fera ? là aussi les avis divergent) d'une nouvelle façon de "vivre ensemble" au minimum moins inégalitaire que la pétaudière qu'est devenu notre pays. Cette discussion devra naturellement porter sur tous les aspects sociaux du pays,  sur l'école, sur ceux qui faute d'emploi sont à la fois dans le besoin et dans la détresse psychologique. Cela va souvent de pair. Sera aussi à envisager la culture, accessible à tous malgré des multinationales du chobiz peu regardantes sur la qualité, mais âpres au profit. Aura aussi droit de cité le tissu des besoins essentiels de toute la population en communication, en transports, en énergie, en logement, en éducation, en vêtir tout simplement. C'est tout un ensemble, qu'il convient de remettre à plat.

Conclusion, il y a du boulot, et il faudra s'y mettre tous ensemble. Le Capital est un ennemi formidable, d'autant plus qu'il donne l'illusion à beaucoup de les en faire profiter, ce qui est un leurre bien entendu.

8 commentaires:

  1. Ce sont qui les "blogueurs intelligents" ? Je crois qu'il faut faire attention quand tu emploies l'expression "murés dans leurs certitudes", elle peut se retourner contre toi. Je ne peux pas répondre à chaque point un par un alors je vais en prendre un seul, ton avant dernier paragraphe, à propos de la 6ème République.

    Nous avons tous les deux faits un billet pour dire qu'elles évolutions nous voudrions faire à la 5ème pour aboutir à la 6ème. J'ai l'impression qu'il t'a échappé que je voulais en faire beaucoup plus que toi...

    Je ne suis pas du tout d'accord avec le paragraphe de ton présent billet. Tout le "contenu" du texte de "vivre ensemble" que tu cites n'a strictement rien à faire dans une Constitution...

    En outre, je pense qu'on est plus souvent d'accord que tu ne le crois sur bien des aspects. Par exemple, je partage ta conclusion. Mais je ne suis probablement pas d'accord sur les moyens pour y arriver...

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    1. Formidable de se voir parfois un peu acculé, merci Nicolas.

      J'ai parfois l'impression que des blogueurs approuvent une position qu'on peut qualifier de "néolibérale", parce qu'elle ne remet pas en cause vraiment les diktats de quelques tarés dont leurs lobbyistes bruxellois imposent plus ou moins leurs vues. Je sais, la phrase est alambiquée, parce qu'à mon avis les méandres du Pouvoir le sont.

      Je sais, je suis pris entre deux feux : ce que propose le front de gauche est "réaliste" si les conditions lui permettent de mettre en action ses propositions. En même temps, je considère celles-ci comme insuffisantes même vis-à-vis de ce que je voudrais à court terme, la mise aux orties non de l'Europe, mais de l'union européenne, un simple moyen de la grande phynance US pour imposer ses vues à un nain politique sis à Bruxelles et Francfort.

      Et comme tu le sais, mon idéal est bien plus ardu, parce qu'il implique une véritable remise en cause des critères actuels de PROFIT imposés par des siècles de synergie entre le pognon "les banquiers lombards", le glaive, et le goupillon, sous un sceptre plus ou moins unique. Qui ne considère qu'une partie de la trilogie s'enferre dans les ennuis, les accusations diverses sur des "persécutions religieuses", les attaques physiques, les attaques dites "morales" assénées par les médias au service du triptyque.

      Pas facile, de tenter un radicalisme différent tout en essayant de "faire bouger les lignes" progressivement. Il faudra des générations, dans le meilleur des cas, pour que les plus jeunes soient convaincus de la pertinence d'un "autre chose". Je repense à mon vieux copain Rémi. Dix ans plus âgé que moi, il paraît encore au moins dix ans de plus. Il a tout connu, des bombardements anglais sur le Canal de Suez où son ami de 12 ans est mort, aux squatts de Genève, à la réception triomphale en Chine en tant que délégué officiel en pleine révolution culturelle, à l'impression clandestine du journal "La Cause du Peuple" (qui deviendra plus tard Libé). Je peux te faire parvenir son dernier ouvrage intitulé textuellement [jeune Utopie & Anarchie manifeste] dont j'ai aidé à la publication en étant un relecteur. A côté de lui, je ne suis qu'un nain.

      Le plus dur est de faire évoluer les mentalités. Là, il y a du boulot.

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    2. Ouais...

      Mais on ne peut faire bouger les lignes que progressivement...

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    3. Parfaitement d'accord... Il faudrait des années, en commençant tout de suite. Dans deux cents ans, peut-être, si l'espèce humaine existe encore à ce moment-là...

      Dommage.

      Mais après tout, le choix est là. Il suffit de le désigner, ou pas. De toute façon je sais que je ne verrai pas ce à quoi je pense.

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  2. Je me méfie énormément de votre conception du "vivrensemble", qui n'a rien à faire dans une constitution comme le dit à mon avis justement Jegoun.
    Je crains que ce ne sont pas seulement une poignée de whahabites et d' "internationnaux" (comme vous le disiez dans un billet précédent)qu'il vous faudrait liquider (ce qui ne me dérangerait nullement), mais un très, très grand nombre de gens ni whahabites ni millionnaires. Il vous faudrait faire mieux que les khmers rouges pour obtenir un monde selon vos souhaits. Je ne doute pas que j'aurais le profil parfait, quoique pas riche du tout, pour goûter au bonheur de vos camps de rééducation multiculturaliste.

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  3. Le vivre ensemble est une conception qui demande à chacun bien des efforts, j'en suis convaincu. Il exige de chacun de l'empathie positive, c'est-à-dire non le stratagème pour déceler chez un "adversaire" la faille pour le circonvenir, mais le meilleur moyen pour être en phase et ami.

    Beaucoup de gens sont trop égoïstes pour se préoccuper de leurs semblables, alors que cela serait très enrichissant pour eux. L'éducation, et l'enseignement à l'école, ne font pas grand-chose en ce sens, et c'est dommage pour tout le monde. Le grand piège aujourd'hui, avec les progrès de la psychologie et les travaux pervers de Bernays utilisant à son profit les découvertes de Freud son oncle, c'est que ce qu'on sait des humains est utilisé contre eux, pour les circonvenir et les amener à des croyances où ils sont esclaves des médias. Bien entendu, c'est vital, vraiment vital, il faut que cela cesse.

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    1. Merci de "ton coup de chapeau", l'ami, à propos de mon dernier ouvrage et de ma vie (où je suis très loin d'avoir "tout vécu"!!!) mais je ne vois pas le rapport avec ton sujet de Constitution Républicaine.
      J'ai maladroitement essayé de montrer dans mon essai qu'une "révolution rampante" est en cours, qui est CULTURELLE, surgeon nécessaire aux utopies anarchistes et aux "laboratoires expérimentaux d'une autre façon de vivre ensemble" (communautés libertaires de squateurs, décroissants, artistes, etc. et surtout zones libérées fragiles, genre Chiapas). Cependant que le Capitalisme, tel le dinosaure, est d'un autre temps et ne survit que de sa férocité à nous piller... avant de se suicider avec notre aide...
      Depuis 2 mois1/2 que je tente de diffuser ce livre, j'ai repris surtout quelques lectures, dont deux surtout, m'ont conforté dans le nécessaire effort de "penser global et agir local", loin des franchouillardismes et occidentalismes :
      1-UN TOUT petit bouquin : "le Papalagui", réflexions d'un Samoan visitant l'Europe vers 1910. Une lucidité magnifique! (Ed. Pocket, pas cher).
      2- In "PAVé" : "CONGO, une histoire" du jeune néerlandais David Van Reybrouck (ed. Actes Sud).
      Si j'en ai la capacité (problèmes de santé) j'en ferai volontiers 2 sujets d'articles à te proposer, l'ami Babel...

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    2. Je ne crois pas au "vivre ensemble" sur un même territoire; on a vu ce que ça a donné dans l'ex-Yougoslavie.
      Ce que vous demandez, c'est de s'investir beaucoup pour des gens qui posent énormément de problèmes à tous les niveaux, jusqu'à la violence. Ça n'a rien à voir avec l'égoïsme ni avec Bernays.

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